Les
êtres des autres mondes n’avancent pas d’un monde à un
autre. Ils restent fixés dans leurs propres types.
Le Vedântisme purement moniste dit que tout est Brahman,
que la vie est un rêve, une irréalité, que BRAHMAN seul
existe. On obtient le Nirvâna ou Mukti, et l’on continue à
vivre seulement jusqu’à ce que le corps s’écroule – après
cela, il n’y a plus ce que l’on appelle la Vie. Ces védântistes
ne croient pas à une transformation parce que pour eux, le
mental, la vie et le corps sont ignorance, illusion. La seule réalité
est le Soi ou BRAHMAN sans caractères ni rapports.
La vie est affaire de rapports, or dans le Soi pur, toute
vie et tous rapports disparaissent. Quelle serait l’utilité
ou la possibilité de transformer une illusion, qui en dépit de
toutes transformations ne peut jamais devenir autre chose
qu’une illusion ?
Il n’y a que quelques yogas qui visent une transformation
quelconque autre que celle de l’ignorance en connaissance.
Notre intention n’est pas de supramentaliser l’humanité
dans son ensemble, mais d’établir le principe de la
conscience supramentale dans l’évolution terrestre.
Nous voulons faire descendre le Supramental comme une
faculté nouvelle. Tout comme le mental est maintenant un état
permanent de la conscience dans l’humanité, nous voulons créer
une race dans laquelle le Supramental sera un état permanent de
la conscience.
Tous les autres yogas considèrent cette vie-ci comme une
illusion ou une étape passagère ; seul le yoga
supramental la considère comme une chose créée par le divin
pour une manifestation progressive et prend pour but
l’accomplissement de la vie et du corps.
Le Supramental est simplement la conscience de vérité, et
ce qu’elle apporte dans sa descente, c’est la pleine vérité
de la vie, la pleine vérité de la conscience dans la matière.
Il faut en effet s’élever jusqu’à des hauts sommets
pour l’atteindre, mais plus on s’élève, et plus on peut
faire descendre de choses en bas.
Sans doute la vie et le corps n’ont pas à rester les
choses ignorantes, imparfaites et impotentes qu’ils sont
actuellement, mais pourquoi une transformation en une puissance
de vie plus pleine, une puissance corporelle plus pleine
devrait-elle être considérée comme quelque chose de lointain
froid et indésirable ?
L’ânanda maximum dont le corps et la vie sont
actuellement est une brève excitation du mental vital et des
nerfs ou des cellules, excitation limitée, imparfaite et qui
passe vite.
Avec la transformation supramentale, toutes
les cellules, les nerfs, les forces vitales, les forces mentales
incarnées peuvent s’emplir d’un ânanda dix fois centuple,
peuvent être capables d’une intensité de béatitude qu’on
ne saurait décrire et qui n’a pas besoin de s’estomper.
|