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LES
PLANS SUBMENTAUX |
Si notre mental dans ses différentes acceptions appréhende,
dissèque et gère des informations pour notre équilibre extérieur,
il est cependant soumis aux influences croisées de deux plans
de conscience souterrains qui orientent souvent ses décisions
et conclusions.
Car, sous le plan mental, il y a un plan souverain, maître
en fait de notre personne, c’est l’inconscient.
Le terme d’inconscient est réellement inadapté pour définir
ce plan. Car il est soi conscient de lui-même et de ses actes.
Il est dit inconscient en fait pour nous, mental de surface.
C’est le niveau le plus proche de la source de l’être,
de son origine. C’est un guide souverain qui gouverne, détermine,
créé.
Plus bas, et c’est enfin le rez de chaussée, il y a le
subconscient, qui est donc la région la plus basse de l’être.
Le subconscient est la base de notre être matériel, et
soutient tout ce qui monte dans le physique. Il n’y a
consciemment éveillé et cohérent, ni pen-sée, ni volonté,
ni sentiment, ni réaction organisée, mais qui reçoit pourtant
obscurément les impressions de toutes choses, et les emmagasine
en soi.
C’est de là que surgissent les rêves, les mouvements
ataviques, sévissent les nœuds (samskâras) opiniâtres formés
par notre passé.
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LE
YOGA D'AUROBINDO |
Comme l’écrit Jean Herbert, « du fait que les
plans supérieurs que nous avons vu, sont descendus dans les
plans inférieurs et les ont constitués, il résulte qu’ils y
sont « involués », qu’ils y existent
potentiellement, en une « latence ineffable ».
Par conséquent, ils peuvent en sens inverse « évoluer ».
Le but de la Création est précisément la remontée de ces
plans inférieurs vers les plans supérieurs, ou plutôt l’émergence,
la manifestation en eux de ces deniers. En commençant par
l’accès au plan Supramental.
Or, puisque l’homme est l’être le plus évolué sur le
plan le plus haut des trois plans inférieurs, le plan mental,
c’est lui qui semble le mieux qualifié pour manifester le
Supramental, pour réaliser « la suite encore celée de ce
chapitre encore inachevé de l’évolution ».
L’homme
est un être de transition,
il n’est pas encore parvenu au but ultime de son évolution
qui est le Supramental. Parvenir
à atteindre et à fixer ce plan, tel est le but du Yoga de Sri
Aurobindo.
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Ma
Ananda Moyi
Au-delà
du Supramental
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Si l’homme par ses efforts ne parvient pas à ce but, il
faudra alors qu’apparaisse un être le dépassant pour
atteindre le but, tout comme l’homme a dépassé l’animal,
que l’animal a dépassé le végétal, et que le végétal
a dépassé le minéral.
Ce plan encore étrange de la Gnose n’est pas inconnu des
mystiques du passé, et Aurobindo disait que des sages
comme Ma
ananda mayi, avaient
dépassé le plan Supramental pour atteindre le suprême
SATCHIT-ANANDA.
Aurobindo note que l’homme n’a pas l’apanage exclusif
du mental. Et il nomme Mental cosmique, ce mental subconscient
à l’homme qui manifestant la Force (Shakti) comme sa
puissance motrice, a façonné nos mondes matériels. En somme,
notre univers est intelligent et obéit aux lois complexes du
Supramental.
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Il y a autour de nous un univers circumconscient dont nous
ne sommes qu’une portion. Cette circumconscience déverse en
nous à chaque instant ses forces, intimations, suggestions,
contraintes (destinée, karma….). |
Mais
qui est là pour être conscient de tout ça ?
A toutes choses dans l’Univers correspondent dans cet
univers des facultés nettes capables d’en prendre conscience.
A chaque niveau de la création il y a un Etre pour en
prendre conscience, UN MOI, une âme.
Ainsi existe-t’il un Moi
physique,
un Moi
vital,
un Moi
mental,
etc… Tous ces Moi ne sont en fait que des apparences
d’un seul être le Moi éternel JIVA.
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« Lorsque l’âme ne fait plus qu’un avec le Suprême
et avec l’universel, non seulement en essence de conscience et
en spirituelle vérité d’être, mais aussi en actes
expressifs de sa conscience et de son être, lorsque dans ses
initiatives et ses rapports elle jouit d’une vérité de
volonté et de connaissances spirituelles, lorsque Dieu et
l’existence lui inspirent une jouissance débordante,
lorsqu’elle est admise à la plénitude d’assentiment de
l’esprit au Moi et à sa liberté créatrice, à son flot de
joie éternelle en son existence et à sa manifestation de soi,
le Karma même devient un rythme de liberté et la naissance un
phénomène d’immortalité. »
Le but de ce yoga est de pénétrer dans la
présence et la conscience divine et d’être possédé par
elle, d’aimer le divin pour le seul amour du divin, d’être
accordé dans notre nature à la nature du divin, et d’être
dans notre volonté, nos œuvres et notre vie l’instrument du
divin.
Son but n’est pas de devenir un grand yogin ou un
surhomme (bien que cela puisse arriver !), ni d’empoigner
le divin au profit de la puissance de l’ego, de son orgueil ou
de son plaisir.
Il n’a pas pour but Moksha (libération
individuelle), bien que par lui la libération vienne, et que
tout le reste puisse venir aussi, mais ce n’est pas cela que
nous devons viser. Le divin seul est notre but.
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