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6/7

 

AU CINEMA

Scorsese sur le Toit du monde    par Sophie Grassin, Philippe Coste

Martin Scorsese, 57 ans, cinéaste essentiel, épileptique et tourmenté, délaisse les caïds de la Mafia pour illustrer en Scope, sur les franges de l'existence, dans les montagnes et le silence, la foi du dalaï-lama. Kundun, deux heures dix-sept de beauté pure, d'écla-boussures rouges et jaunes, de quête spirituelle et sensorielle, s'ancre dans le regard égocentrique d'un gamin de 2 ans, quatorzième réincarnation du Bouddha de la compassion. 

Et, de l'invasion chinoise du Tibet à un exil haché par la cérémonie du Kalacakra, de la noirceur de ses cauchemars à la mer rouge du génocide, il n'en bougera pas. 

 

Ecrit par une bouddhiste (Melissa Mathison), tourné dans un pays musulman avec des acteurs tibétains non professionnels (mention particulière à Tenzin Thuthob Tsarong, Kundun adulte, dont la maturité n'émonde jamais l'innocence), veillé par le dalaï-lama, que Scorsese a rencontré quatre fois mais qui n'a, jusqu'ici, pas vu le film, Kundun définit l'œcuménisme et le pouvoir du cinéma. C'est, attisé par la musique de Philip Glass, un opéra sur le sacrifice. Un poème en forme de mandala (la représentation tibétaine de l'univers). Un chef-d'œuvre qui récapitule les obsessions - le deuil, la perte, l'acceptation de l'irrémédiable - de Scorsese (Mean Streets, Raging Bull), agace Pékin et nous parle à voix basse. De la tolérance, du monde, de nous. Dans Kundun, le ciel est partout.

Kundun n'est pas une biographie conventionnelle du dalaï-lama, mais sa biographie spirituelle...

Mieux valait bannir l'épopée à la Lawrence d'Arabie. Et saisir l'essence même de la philosophie tibétaine. La Dernière Tentation du Christ m'imposait l'iconographie de la crucifixion, du chemin de croix, du combat de la chair et de l'esprit. Ici, j'ai mis ce que je suis, mon regard de non-bouddhiste, mes élans vierges et naïfs. Kundun, que je considère comme un morceau de musique, un voyage initiatique et intérieur, réclamait liberté, dépouillement, changement de rythme. Le cinéma américain crève parce qu'aucune voix poétique ne s'y élève.

Comment un cinéaste électrique modifie-t-il son rythme ?

En visionnant Mizoguchi, Pather Panchali, de Satyajit Ray, les néoréalistes italiens, qui choisissaient leurs acteurs dans la rue. Mais aussi Tian Zhuangzhuang, Zhang Yimou, Chen Kaige, des cinéastes chinois dont les films montrent les rituels sans les expliquer. Comme dans Kundun, où ils empruntent le langage du corps, s'incarnent à travers les mouvements des moines déployés autour du dalaï-lama, prennent la forme de mandalas. Storm Over Tibet, d'Andrew Morton, m'a marqué pour les mêmes raisons. Quant à Rossellini, celui des Onze Fioretti de François d'Assise, ou à Dreyer, ils ont dû, eux aussi, influencer de loin ma façon de me battre. Je suis poids moyen.

Pourquoi un poids moyen catholique élevé à Little Italy (New York) choisit-il de faire un film sur la spiritualité tibétaine ?

Par respect pour le dalaï-lama, qui construit sa vie sur le renoncement et arrive à éprouver de la compassion envers les Chinois. J'admire la pureté de sa quête. Les bouddhistes ne se conduisent pas mieux que les chrétiens, les musulmans ou les juifs. Kundun se tient volontairement loin des Horizons perdus de Capra. Les moines y ont des armes, des places fortes et des prisonniers lestés de fers aux pieds. Mais leur tolérance compte, à l'heure où le monde se rétrécit. Si chaque film est un acte politique, Kundun n'a rien d'un tract. Je n'y fais pas de prosélytisme et m'y autorise une seule concession: l'emploi de la langue anglaise. Je voulais que les Américains et les divers pouvoirs y aient accès. Il était, bien sûr, hors de question d'organiser une projection officielle à la Maison-Blanche. Mais les Clinton ont découvert Kundun et Hillary l'a aimé. Et puis mes grands-parents étaient siciliens. Mes parents, italo-américains. Je suis américano-italien. Mes filles, elles, sont américaines. Le melting-pot finit toujours par avoir raison des cultures. Dans vingt ans, les Tibétains verront-ils encore leur pays comme le dalaï-lama le voit ? J'avais envie de garder le bouddhisme vivant.

Henry Kissinger a-t-il - comme on le raconte - négocié pour vous auprès de Pékin ?

Si c'est le cas, il ne m'en a pas informé [il éclate d'un rire en rafales, bref et scorsésien]. La Chine représente un marché potentiel de 6 milliards de dollars. Dès lors, il n'y a plus de gouvernement ou de réalisateurs qui tiennent. Il n'y a plus que l'argent. Michael Eisner (président de Disney, qui produit et distribue) a prophétisé devant les Chinois: «Kundun va rester trois semaines à l'écran, et puis on l'oubliera.» Je ne prétends pas que Disney ait sciemment coulé le film. J'affirme, en revanche, qu'il ne l'a pas soutenu autant qu'il l'aurait dû.

La violence est, d'ordinaire, chez vous, extravertie. Pourquoi Kundun se contente-t-il de la suggérer ?

La majeure partie de Kundun enfle et se déroule dans l'esprit du dalaï-lama, jeune homme seul qui découvre le monde à travers son télescope ou le cinéma. Le sang qui se répand, comme un poison, dans le bassin de ses poissons ou le génocide des moines [un plan terrible et fascinant] sont les cauchemars qui l'ont hanté pendant l'année 1950, date de l'invasion du Tibet par les troupes de Mao. Je me suis souvenu, pour le meilleur, de La Dernière Vague, de Peter Weir, un beau film sur l'état de rêve. Et, pour le pire, de CNN. Filmer des soldats chinois assassiner les Tibétains est politiquement juste, mais ne repousse les limites de rien. La violence, qui éclate par salves dans la sérénité de Kundun, elle, tente de ferrer la mémoire collective. Certains ont jugé que le film n'était pas assez dur avec les communistes chinois. Ils dormaient ou quoi ?

Kundun a-t-il changé quelque chose en vous ?

Toute mon existence s'articulait autour de cette aventure, quand j'ai appris la mort de ma mère, une femme merveilleuse, très drôle et très ouverte - tout le contraire de mon père, sicilien de la vieille école. Avec mon frère, nous avons dû nous approprier la place de nos parents. Kundun m'y a aidé. Kundun m'a apaisé. J'ai commencé à me poser des questions sur le but de la vie et sur les films que je ferai. La violence - cette vieille amie - m'a quitté. Elle devient une impasse à laquelle le public s'habitue. Je n'ai plus rien à en dire. Gamin, je souffrais d'un asthme terrible. Je ne pouvais ni rire, ni jouer, ni grimper aux arbres. Alors, mes parents m'emmenaient au cinéma et nous communiquions à travers Hitchcock ou Minnelli. J'essaie, avec mes films, de perpétuer ce dialogue. Le public figure désormais ma seule famille.

La compassion dessine-t-elle l'unique chemin possible dans le monde où nous vivons ?

 

Chaque être humain devrait s'inspirer du courant de pensée bouddhiste: l'une des plus belles manières d'être qui soient. J'ai poussé à Elizabeth Street, dans le quartier de la confection, entre une classe moyenne honnête et décente, l'Eglise et la Mafia. Nous vivions dans trois pièces cernées par les cafards et rongées par les rats. Notre unique ambition était de les garder propres. De les protéger des bêtes et de l'anarchie de la rue. En bas de chez nous, des épaves se battaient à coups de tessons de bouteille. Je n'ai jamais vu qu'on exprime de la compassion pour eux. Mes parents me poussaient à me durcir. Les prêtres gardaient leurs distances. Ils m'expliquaient que je devais garder les miennes. J'ai dû faire taire mon cœur. Grandir avec cette atrophie personnelle. J'avais 8 ans. L'une des clefs de Kundun gît-elle là ? La route fut longue, et je porte ce film depuis si longtemps.

 

 

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