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Aurobindo
restera à Baroda de 1894 à 1906. En 1901, il se
marie avec une charmante jeune fille, Mrinalini
Devi.
Mais
la vie de son épouse ne sera qu'absences et pleurs,
comme souvent quand on est la femme d'un homme
sortant de l'ordinaire.
Mrinalini,
sans doute trop jeune, voulait goûter la vie,
mais dut subir les effets contraignants de la quête
mystique de son époux,
et pour finir, la malheureuse décèdera
prématurément, à la fleur de l'âge.
Pourtant,
Aurobindo aspirait bien à une vie de couple. Le
destin en décida cruellement autrement.
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C'est à Baroda qu'il entra concrètement dans la lutte
politique.
D'abord en collaborant dans différents
journaux d'opposition, puis initia secrètement la lutte
armée contre les forces coloniales.
Sa réputation dans tout le pays
s'établit vite, grâce à
ses articles enflammés, dans lesquels il essayait de réveiller
la conscience nationale.
Si
Ghandi fut le porte drapeau officiel de la révolution
indienne, Aurobindo lui en fut le véritable chef et
organisateur secret.
Durant toute cette période, la grâce divine veillait en
secret, en ne se manifestant que de temps en temps,
comme lors d'un incident, où parti en attelage de
chevaux, il vit un être de lumière devant lui, venant
le prévenir d'un accident qui eut été inéluctable.
Ou, plus important, en 1903, en allant visiter le Cachemire
avec le Maha-rajah, sur les collines sacrées de
Shankaracharya, il vécut l'expérience formidable de la
disparition du mental dans la vastitude transcendance.
C'était sa première intrusion dans l'Infini.
Mais l'expérience qui
l'incitera à devenir actif dans le
domaine viendra plus tard.
Un jour, son jeune frère Barin tomba gravement malade. Les
médecins ne purent rien faire pour le soulager. Un
Sannyasin averti de la situation vint à son chevet. Il
prit une tasse qu'il remplit d'eau, puis avec un
couteau, fit une croix dessus, tout en chantant un
mantra (parole sacrée) - ensuite il dit à Barin de
boire l'eau.
Dès le lendemain, Barin guérit.

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Aurobindo comprit "concrètement" que la
conscience qui se déploie à l'infini peut également
agir avec efficacité dans notre monde des faits.
Il se mit au Yoga en commença par faire du
Pranayama, la
science des respirations, à raison de près de quatre
heures par jour. Rapidement, son mental et sa conscience
fonctionnèrent avec beaucoup plus d'efficacité, même
sa peau devint douce et tendre.
L'inspiration
poétique
lui vint plus facilement, il eut même des visions.
Mais ce qu'il voulait c'était la réalisation spirituelle
permanente - et cela n'arriva pas!
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Plus, il dut arrêter ses exercices de pranayama
brutalement, car il tomba gravement malade. Désespéré,
il ne savait ni quoi faire, ni vers qui se tourner.
Pendant
ce temps là, sur le plan politique, le mouvement de libération
subissait une grave déconvenue, L'Angleterre, par le biais de
lord Curzon, décida, pour mieux régner, de la partition du
Bengale.
Il
s'ensuit des levées locales de boucliers. Alerté, Aurobindo,
afin d'être proche de la lutte, quitte Baroda en juin 1906
avec une année sans solde, pour s'installer à Calcutta, et
devenir le principal du tout nouveau Bengal National college,
pour un salaire de moitié inférieur à ce qu'il touchait à
Baroda .
Il
intensifie sa lutte contre l'occupant, avec ses armes, l'écriture
pour l'essentiel. Il collabore activement dans le journal
"Bande Mataram", qui deviendra grâce à lui, le
symbole du combat de l'indépendance.
Les
Anglais ont bien sûr cherché à le coincer juridiquement,
mais sans succès jusque là, Aurobindo faisait en sorte de ne
pas se mettre en situation illégale.
Au
milieu de tous ces tourments, le transcendant veillait
toujours. En décembre 1907, il demanda à un de ses amis du
prénom de Brian de lui trouver un yogi qui l'aiderait dans sa
démarche spirituelle. Brian avait entendu parler d'un grand
yogi du nom de Sri Bhaskar
Lele.
Aurobindo
s'empressa de l'inviter à
Baroda.
Il
s'ouvrira à lui sur ses difficultés mystiques, et Lele lui
demandera de rester au dernier étage de la maison de Sardar
Majmudar, dans une petite pièce, enfermé en méditation et de ne pas penser
pendant 3 jours, en regardant son esprit comme un écran de
cinéma.
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