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Les
Bases doctrinaires
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Le
mot "YOGA" véhicule en occident une telle somme
de contresens qu'il est utile dans une introduction de bien en
spécifier les sources authen-tiques et véritables afin d'en
faire ressortir les sens et objectifs.
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L'idée
artificielle veut que le yoga ne soit assimilé qu'au
Hatha yoga, la pra-tique posturale et respiratoire, et
n'y voir qu'une méthode douce de détente et de
relaxation, une sorte de succé-danée de bien être pour
gens stressés.
Hélas,
cette vision est nuisible à la compréhension du Yoga
dans son acception globale, si on ne fait pas l'effort
d'aller au devant de sa source pour mieux comprendre. |
Plongeant
dans ces sources, nous relèverons le fait que le mot
"yoga" est développé dans un groupe d'Upanishads
qu'on appelle précisément les Upanishads du Yoga : l'Atharva-Veda:
Bhramavidyâ, Kshurikâ, Nâdabindu, Brahmabindu,
Dhyânabindu, Tejobindu, Yogaçikhâ, Yogatattva, Hamsa, Cûlikâ.
Creusant
encore, on trouvera dans les Upanishads les plus
anciennes, dites "Upanishads védiques" le mot
"yoga" mentionné pour la première fois dans
son développement technique dans 4 Upanishads du
Yajur-Veda noir: la Taittîrîya (2.4), la Katha
(2.4, 2.12, 6.12-18), la Svetâshvâtara
(ou "Upanishad de l'homme au mulet blanc",
2.8-15, 6.12), et la Maitry-upanishad (6.18,
6.3).
C'est
aux livres du Vedanta, les Vedas ultimes, et plus encore
dans leurs expression pratiques, le Sam-khya, que le
passage concret à la pratique du yoga est exprimé.
Dans
la la Svetâshvâtara ( 2.8-15) il est
explicitement détaillé les conditions de la pratique
yoguique (choix de l'endroit, manière de s'asseoir,
respi-rations, méditation...)
Un
peu plus loin, la Maitry-upanishad détaille
les six parties classiques du yoga : prânâyâma
(contrôle du souffle), pratyâhâra (rétrait
des sens), dhyâna (méditation), dhâranâ
(fixation sur un seul point), tatrak (contrôle
de la fixation sur un seul point), et samâdhi
(enstase).
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Le
VEDANTA
La
métaphysique du Vedanta repose sur deux concepts
principaux. Le pre-mier est que la vraie nature de l'être
humain est divine et le deuxième, que le but unique de
la vie humaine est de réaliser cette divinité.
Vedanta
affirme que l'univers perçu par les sens n'est pas
vrai. C’est Maya. Malheureusement, la maya a été con-fondu avec le mot illusion, alors qu’il signifie
juste que la perception d’une personne non-réalisée
n’est pas vraie, car elle se confond avec ses émotions
et son Ego.
Puisque
nous sommes incapables de percevoir le monde comme
superposition sur une réalité (qui est inchangée dans
le temps et dans l'espace) et que tous les êtres
humains sont reliés, le védantiste en conclut alors
que le monde que nous percevons est une illusion. Ce
qu’il veut dire, c’est que le monde n'est pas irréel
comme l'existence d'une pro-géniture inexistante d'une
femme stérile, mais que le monde est irréel comme la
confusion entre une corde et un serpent.
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Spéculations
Les
Upanishads spéculent sur l'éternel problème du rapport entre
le microcosme et le macrocosme. Le petit étant identique en
substance au grand, sans quoi aucune interrelation ne serait
possible entre eux. le Soi (Atman) qui habite l'homme n'est pas différent de Brahman le
principe transcendant, gouverneur de l'univers.
En fait, Brahman est présent en l'homme, déguisé sous les
habits d'Atman, mais limité dans la prise de conscience de
lui-même et de ses possibilités infinies par des empêchements
et blocages subconscients, nés des activités indisciplinées
des énergies fondamentales, les Gunas, au nombre de trois
(Rajas - Activité,
Sattva - Stabilité
et Tamas - fixité)
Le travail du yoga et de toutes ses techniques
et formes va consister à dégager Atman des contraintes empêchant
la perception concrète de Brahman.
Pour résumer, le Vedanta donne théoriquement
les processus de la libération d'Atman de la servitude de la
relativité des Gunas, et le YOGA est la mise en pratique
de ces processus.
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Le
SAMKHYA
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Le
yoga et tous les exercices physiques ou psychiques qui s'y
rattachent part d'un principe très simple, qui est un constat
pragmatique, NOUS NE SOMMES PAS LIBRES.
A
chaque instant de notre existence, nous sommes assujettis à des
conditionnements psychologiques, culturels, moraux, et
religieux.
La
nature de nos actes, attitudes et prises de position en découlent.
S'ajoute
à cela, d'autres conditionnements plus obscurs, occultes, dont
généralement, nous n'avons même pas conscience. Ce sont les
impré-gnations subconscientes (nœuds) nommés "Samskaras,
Vasanas", dont les causes s'enracinent dans nos vies
antérieures.
Ces
conditionnements et imprégnations occultes forment autour de
nous une terrible cuirasse psycho-physiologique dans laquelle
nous nous identifions constamment et restons prisonniers.