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A
la sixième génération après le Jina, un patriarche très
important
Bhadrabahu, second de l’Église jaina,
entraîne
avec lui l’illustre empereur Maurya, qui après avoir
renoncé au trône, Candragupta (IVe-IIIe siècle av. J.-C.),
aurait gagné Sravana Belgola, dans le Maisur, pour s’y
retirer et se préparer au suicide religieux par inanition.
Grand
connaissant et organisateur, Bhadrabahu prendra des décisions
qui auront sur le jaÏnisme une influence capitale.
Comme
il était réputé être le seul à pouvoir se remémorer les
textes sacrés, on lui délégua des émissaires pour le prier
d’assister au concile de Pataliputra, où s’assemblèrent
les meilleurs disciples réunis pour la préservation des
doctrine de l’église:
les
traités.
Mais,
refusant de se détourner de la route le menant au Népal, ce
qui contredirait un vœu, il ne consentit qu’à réciter « la
pensée intégrale » aux envoyés.
Un
seul, Sthulabhadra, se trouva capable de les mémoriser, mais ne
put retenir l’intégralité. D’ou les lacunes contenues dans
la tradition.
Quand
une grande famine d’ailleurs prévue par Bhadrabahu frappa le
nord de l’Inde, celui-ci, laissant à Sthulabhadra la
responsabilité de la direction de la communauté, revint, douze
ans après au Magadha avec ses disciples, pour y constater
l’abandon de la stricte observance par les religieux qui y
étaient demeurés.
De
là, naissaient de multiples controverses, des querelles
religieuses, qui préparaient le schisme survenu en 79 après
J.-C., et consacrant la scission de la communauté entre
digambara , les «nus», et svetambara , les «blancs»,
habillés de blanc.

DIGAMBARA |

SVETAMBARA |
1.
D’un côté les DIGAMBARA. Moines vivant habillés «
d’espace », c’est-à-dire nus ! |
2.
Et de l’autre les SVETAMBARA, qui eux ne s’habillent
que de blanc. Ce sont eux qui établiront de nouveaux
textes, au concile de Valabhi. |
Après
cette séparation, les digambara se sentirent délivrés, et
proclamèrent avec plus de fermeté leurs principes. Mais une
forme d’intolérance apparaît. S’ils font de la nudité une
condition indispensable de la Délivrance, ils refusent aux
femmes la possibilité d’atteindre la Per-fection !
Par
ailleurs, ils rejettent le mythe du transfert d’embryon
expliquant la naissance de Vardhamana, et contestent son
mariage, et pour mieux s’opposer à l’authenticité des
Écritures constituant le canon des svetambara, affirment
suivant l’épisode de Bhadrabahu, que les textes anciens sont
perdus. Bref, des protestants !
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