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Le
troisième des obstacles dans la pratique du yoga se trouve dans
les obscurités de notre subconscient qui nous font agir de manière
irrai-sonnée, par "habitude", et conditionne nos
inclinations psychologiques (joie, peine, peur, colère,
etc...).
C'est
la pratique des exercices psychiques qui dénouera un à un
ces conditionnements.
Vaincre la matière
En
partant des trois obstacles précédents, le Samkhya a synthétisé
cinq matrices de contraintes :
-
Avidya
(ignorance), c'est
l'identification de l'esprit à l'extériorité.
-
Asmita
(individualité),
c'est l'idée d'être un moi séparé et autonome.
-
Raga
( attachement), conséquence
d'Asmita c'est l'idée d'appropriation des expériences et des
objets.
-
Dvesa
(dégoût), c'est le
jeu malsain de l'attrait et de la répulsion, ce que nous
voulons, ce que nous aimons, ce que nous ne voulons pas, ce que
nous haïssons.
-
Abhiniveca
(volonté de vivre),
c'est le besoin de croire notre personne "image irréelle"
éternelle, et en conséquence de rechercher pour elle un
bonheur sans cesse fugitif.
Théisme
Vs Athéisme
Le
Samkhya est athée, dans le sens que l'idée de divinité n'est
pas évoquée.
En
conséquence, le YOGA est athée.
Toutefois,
l'homme conditionné a quelques difficultés à accepter cette
idée d'athéisme qui est un frein à son enthousiasme, par
l'absence de support à son aspiration. L'idée de
"non-divinité", reconnue mentalement reste encore une
"divinité".
Conscient
de cette difficulté psychologique, les yogis ont inventé de
toutes pièces un Dieu pour les apprentis-disciples.
Ce
Dieu est appelé
ISHVARA, une
sorte de support de travail, qui est évoqué avant chaque
séquence yoguique.
La
théisme dans le Yoga a fait son apparition de manière tardive,
sous l'influence forte de la Bhagavad-Guita.
Citons un yoga exclusivement théiste, la Bhakti yoga, celui de
la dévotion ou de la religiosité.
Il
est toutefois utile de rappeler que même dans la démarche
dévo-tionnelle,
la vision de la divinité n'est pas semblable à l'idée qui en
est faite en occident.
Le
grand Ramakrishna tout Bhakti yogi qu'il fut dût en final
passer par l'aridité du vide de l'athéisme (advaita vedanta)
pour atteindre la conscience totale de Brahman.
Les
nuances indiennes sur la divinité et la religiosité - bien
différentes de celles d'occident - doivent être prises
en compte pour mieux en apprécier les subtilités.
Notons
enfin que certains adeptes, Samkhya purs et durs n'admettent pas
l'incursion des ajouts divins dans leurs pratiques yoguiques, et
qu'his-toriquement, la Bhagavad guita eut en Inde dans les siècles
récents un tel impact qu'il a été facile de joindre du théisme
dans tout ce qui touchait le Yoga.
A
la base, rappelons-le, il n'en est rien, même si cet apport est
toléré.